Voici la notice de ma thèse en français. Ce travail a été préparé au sein du Laboratoire d’Histoire des Théories Linguistiques (HTL, UMR 7597 CNRS) et de l’Université Paris 7, Denis Diderot. Elle a été soutenue en 2016.
Une version en anglais est disponible ICI.
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Etudié principalement pour ses travaux en phonologie, John Rupert Firth (1890-1960) occupe une place clé en linguistique anglo-saxonne. Il est un représentant éminent des études philologiques qui ont prévalu jusqu’au début du XXe siècle, par sa culture du passé et son attachement à l’histoire des langues et des sciences, faisant écho à sa formation d’historien.
Paradoxalement, il a orienté ces savoirs et expériences vers l’avenir, en donnant une nouvelle impulsion aux sciences du langage en Grande-Bretagne, avec l’avènement de la linguistique en tant que discipline académique.
Ses écrits dénotent un horizon de rétrospection très riche dans le temps et dans l’espace. Il s’y inscrit dans la continuité des expérimentations phonétiques du XIXe siècle (Sweet, Bell). Ces références participent à la constitution de ce que l’on nomme la « linguistique firthienne », dont l’objet de la présente thèse est précisément d’étudier les contours. Ses concepts linguistiques (« contexte de situation », « sens par collocation », « colligation » ou « langue restreinte ») et phonologiques (« phonesthésie », « analyse prosodique ») sont étudiés et mis en perspective au fil de cette thèse. Ils s’appuient sur le fonctionnalisme et la transdisciplinarité dans une approche plurilingue où les langues asiatiques jouent un rôle majeur pour la prise de conscience d’un eurocentrisme que l’auteur a cherché à dépasser.
Firth est le fondateur de la London School, l’initiateur d’un héritage porté par plusieurs générations de linguistes anglo-saxons (Robins, Halliday, Crystal). Notre étude se donne pour but d’évaluer quelles ont été sa place et sa contribution réelles dans l’histoire des idées linguistiques.